vacations ; w/clément

Tu te sens heureux et nerveux à la fois. De tes poings serrés, tes doigts se triturent avec une certaine impatience. Cette surprise? Tu ne l’avais pas vu venir. Tu ne t’y étais clairement pas attendu. Aurélie te manquait, réellement, profondément depuis que tu avais quitté les plateaux. Ton désir de prendre de l’air, de t’aérer, de t’éloigner s’était exprimé assez brutalement, trop étouffé par un quotidien épuisé et par des désirs mal interprétés par des scénaristes. Tu ne le regrettais pas réellement, à l’exception d’Aurélie en elle-même et du duo que vous formiez à l’écran. Que vous puissiez échanger et en discuter partiellement avant qu’elle ne se décide à te rejoindre jusqu’ici t’avait fait le plus grand bien. Et l’idée de la retrouver, de la revoir, te mettait un solide baume au coeur.

“Désolé, je voulais pas tomber dans le cliché de la grande pancarte au milieu de la foule.” Lui arracherais-tu sans doute un sursaut en arrivant derrière elle. Malgré la foule, tu avais cerné sa silhouette à ta recherche. C’est par facilité que tu avais contourné la foule ambiante pour rapidement arriver à son niveau. Tu attends que la surprise de ce magnifique visage soit passée pour sourire et la prendre dans tes bras. L’étreindre pour l’accueillir et, d’ores et déjà, la remercier de sa venue jusqu’à San Fernando. “Ca me fait super plaisir de te revoir… Ca faisait beaucoup trop longtemps…” Te détaches-tu d’elle, ton beau sourire étiré au beau fixe. “Tu as fait bon voyage, c’était pas trop long?”

“Bon, d’accord. La prochaine fois, je ferai une annonce dans les haut-parleurs de l’aéroport.” Taquines-tu, avec malice et gentiment avant de savourer pleinement cette étreinte retrouvée. Tes yeux se ferment. Tu t’imprègnes de son parfum, de la sensation de la sentir contre toi à nouveau. Ca te fait réellement du bien, sans doute plus que tu ne l’aurais imaginé? Tu n’as pas le temps de te poser la question, ni même de vouloir te perdre dans ce débat avec toi-même. Tu as cette petite moue caractéristique malgré ton sourire en coin et un hochement de tête affirmatif. “J’avoue que la coupure a été si nette et brute… Quelques mois, et c’est comme si ça faisait plusieurs années.” Confesses-tu tout en relâchant l’étreinte et en observant son visage et la sensibilité que tu lui connaissais s’exprimer sans qu’elle ne le contrôle. Ses mots te touchent. Ils te touchent et son commentaire t’amuse. “J’avoue que j’ai profité de faire quelques fois la crêpe sur la plage quand je fais pas du kite ou que je monte pas sur une planche de surf.” Réponds-tu en venant glisser une main sur sa joue. “Mais interdiction de verser tes petites larmes, là… Sinon, hop, retour en France et fin des vacances, hein !” La menaces-tu faussement pour rire et la taquiner. “Ou alors, on va chercher tes valises avec ton beau sourire et pendant que tu me racontes les dernières potins de notre petit monde.” Ponctues-tu en attrapant sa main dans la tienne pour l’emmener vers la zone où sont entreposés les bagages.